Discuté par le Dr. Nour-Eddine Qaouar (University of Oxford, Université Mohammed V, Rabat)

Présentation de l’intervenant : Ari Schriber est docteur de l’université de Harvard (2021) et actuellement postdoctoral fellow au Departement for the Study of Religion de l’université de Toronto. Ses recherches portent sur l’histoire intellectuelle et juridique de l’islam au XXe siècle à travers le travail des tribunaux et de leurs juges. Diplômé des universités de Virginie et de Harvard, Ari Schriber a accompli plusieurs séjours de recherche à Rabat, le dernier en date à l’American Institute of Maghreb Studies (2018-2019). Sa thèse de doctorat « The End of Sharīʿa? Adjudicating the Moroccan-Mālikī Legal Tradition in Colonial-Era Morocco (1921-1956) » portait sur les décisions des tribunaux religieux au Maroc sous le protectorat. Elle cherchait à restituer la compréhension et l’application par les juges d’une tradition juridique marocaine, en la comparant avec l’usage qu’en faisaient, au même moment, les tribunaux français de l’époque coloniale. À partir d’un corpus de sources en arabe bien souvent inédites, ce travail éclaire l’existence d’une tradition « malékite-marocaine », fondée sur un savoir local, des références écrites partagées et l’héritage d’une pratique juridique (‘amal) nationale. En observant l’interprétation par les tribunaux français de cette jurisprudence en miroir du travail des cadis, le travail d’Ari Schriber éclaire une redéfinition de la sharīʿa au Maroc qui prépare sa codification en 1957, juste après l’indépendance. Ari Schriber prolonge désormais ce travail en s’intéressant au travail des juges marocains (quḍāt) des années 1920 aux années 1970.

Séminaire organisé par : Catherine Mayeur-Jaouen (Sorbonne Université) et Antoine Perrier (CNRS)

Date : vendredi 21 janvier – 14h00 – 16h00 Lieu : visioconférence – via zoom